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Enquête sur les LGBT phobies en France

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Alors que la presse et le monde associatif font état ces derniers mois de nombreuses agressions homophobes, souvent d’une rare violence, le Réseau des Avocats, Médecins et notaires Gay-friendly et l’Association STOP-Homophobie ont lancé une enquête auprès de la population LGBT. Objectif : mesurer le plus précisément possible le ressenti de la communauté sur le niveau d’acceptation que leur renvoie la société…. Et les résultats sont édifiants !

Si cette enquête n’a pas valeur de sondage, elle a recueilli près de 3000 réponses avec des résultats suffisamment tranchés pour que les enseignements que nous en tirons ne souffrent ni le doute ni l’ambiguïté.

80% des répondants constatent que l’homophobie s’aggrave

S’agissant d’abord de la tendance générale, le résultat est sans appel : 79,34% des répondants estiment que l’homophobie a plutôt ou nettement progressé ces derniers mois. Ils ne sont que 17% à croire au statu quo et moins de 4% à ressentir une amélioration. 

Ce sentiment s’exprime dans les mêmes proportions lorsqu’on se concentre sur les agressions : plus de 84% des répondants pensent que les agressions sont désormais plus nombreuses. Ils ne sont que 2,3% à estimer l’inverse.

1 personne sur 5 vit mal le regard des autres

Si l’on s’attache à présent au regard que la société française porte sur nous, on constate qu’une majorité des répondants se sent intégrée (plutôt accepté 55% et parfaitement accepté 24,7%). Mais la part de ceux qui sentent que leur «différence» reste problématique dans leur environnement quotidien est préoccupante : ils sont plus de 20 % à se sentir plutôt mal acceptés, voire rejetés (2,88%).

75% de la population LGBT déclare avoir subi directement ou indirectement une forme d’agression

Lorsqu’on interroge la population LGBT sur les difficultés auxquelles elle a été confrontée relativement à sa sexualité, 8 personnes sur 10 disent avoir été victime d’homophobie : 31,8% des répondants ont été discriminés. Près de 14% ont été agressés physiquement et une personne sur 2 a eu à subir des insultes, des injures ou des humiliations…

Plus du tiers de la population LGBT se sent en situation d’insécurité au quotidien

Les difficultés que nous vivons quotidiennement pour trouver notre place dans la société et les agressions dont nous sommes régulièrement l’objet engendrent naturellement un sentiment d’insécurité largement répandu. Près de 37% des répondants déclarent se sentir en situation d’insécurité dans leur vie courante, parmi lesquels 3,7% expriment même le sentiment d’un danger. Seule une faible minorité (7,5%) dit se sentir parfaitement en sécurité. En clair, la population LGBT vit globalement dans la crainte.

Des pouvoirs publics très en deçà des enjeux avec une implication dans la lutte contre l’homophobie jugée insuffisante par 80% de la population concernée

Pour assurer notre protection et faire évoluer les mentalités, pouvons-nous compter sur les autorités publiques ? ici encore la réponse est sans appel : plus de 80% des répondants estiment que nos gouvernants ne font pas ce qu’il faut pour lutter contre l’homophobie.

Plus précisément, le jugement des personnes interrogées sur l’action publique en la matière est très sévère, quel que soit le domaine d’intervention :

Ainsi, les répondants jugent-ils durement l’incapacité ou l’absence de volonté des pouvoirs publics à imposer aux réseaux sociaux la suppression des publications homophobes et le bannissement de leurs auteurs.

La justice est également pointée du doigt quant aux peines prononcées, jugées peu dissuasives pour des délinquants qui semblent jouir encore largement d’une impunité choquante.

Les actions de prévention et de sensibilisation notamment en milieu scolaire sont également jugées sensiblement insuffisantes.

Au total, les homophobes ne paraissent ni suffisamment sensibilisés, si suffisamment responsabilisés, ni suffisamment sanctionnés.

Toute aussi insuffisante est la prise en charge et l’orientation des victimes, notée 1,68 sur 5 par les répondants. La meilleure note de ce questionnaire est attribuée au travail avec les associations et la capacité des pouvoirs publics à entendre les acteurs de terrain. Ce champ d’action recueille l’évaluation de 1,81 sur 5. Une note toujours largement inférieure à la moyenne. Une mauvaise note qui vient confirmer avec force l’insatisfaction globale et majeure des répondants quant à l’action publique en matière de lutte contre les LGBT Phobies.

 

 

Enquête réalisée du 1er au 30 novembre 2018 via EVALANDGO.

Voir l’extraction brute des résultats

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