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5 ans du mariage pour tous

5 ans du mariage pour tous, anniversaire, bilan, chiffre et prespectivesPlus de 40.000 mariages de couples de même sexe ont été célébrés en France en 5 ans. A l’occasion de ce cinquième anniversaire voici quelques éléments d’analyse.

Un nombre stable de mariages 

Selon les chiffres fournis par l’INSEE, près de 40.000 couples homosexuels se sont mariés. La première union a été célébrée à Montpellier le 29 mai 2013 (photo).

Après un pic de 10.500 mariages en 2014, les chiffres se sont stabilisés autour de 7.000 mariages gays et lesbiens chaque année, soit 3% du total des mariages.

Le nombre de divorces n’est pas connu puisque les statistiques officielles ne tiennent pas compte du sexe des ex-époux.

Des adoptions quasi inexistantes

Le mariage pour tous ouvre également la possibilité d’adopter, en France ou à l’étranger, un enfant extérieur au couple. Un droit qui, cinq ans plus tard, reste très théorique. En l’absence de chiffres officiels, l’Association des Parents Gays et Lesbiens estime à une dizaine seulement le nombre d’adoptions effectives.

La procédure reste en effet très compliquée en France, puisque ce sont des « conseils de famille » composés, entre autres, d’élus du conseil départemental, qui examinent les dossiers des parents ayant obtenu un « agrément » préalable. Or, certains de ces élus étant ouvertement contre le mariage pour tous, les démarches sont très lentes…

Quant à adopter à l’étranger, ce n’est pas plus simple. De nombreux pays refusent en effet l’adoption par les couples homosexuels. Et plus globalement, les démarches deviennent de plus en plus complexes et longues. Depuis 2013, le nombre d’enfants adoptés à l’étranger a chuté de 50%, selon le ministère des Affaires étrangères. En Afrique du Sud, l’un des rares pays à accepter les adoptions par les couples de même sexe, un seul enfant a pu être remis à une famille française l’année dernière. C’est toujours plus qu’au Mexique, où aucune adoption n’a été conclue depuis 2014.

Des mariés plus âgés

Les couples de même sexe se marient en général plus tard que les couples hétérosexuels, selon les derniers chiffres de l’Insee disponibles (qui portent sur l’année 2016). Chez ces derniers, on observe un pic d’unions à partir de 28 ans et jusqu’à 32 ans pour les hommes, entre 26 et 31 ans pour les femmes. Du côté des couples gays, c’est après 40 ans. Pour les femmes lesbiennes, entre 27 et 39 ans.

Des mariages plus urbains

L’Insee nous apprend également que les mariages homosexuels sont un peu plus souvent célébrés dans les grandes villes que les unions hétérosexuelles. C’est d’ailleurs particulièrement vrai chez les hommes gays : 18,7% des couples se marient en milieu rural, contre 23% de couples lesbiens et 22,7% de couples hétérosexuels.

À l’inverse, Paris accueille 25,8% des mariages gays, à comparer avec 13,5% des mariages lesbiens et 16,6% des mariages hétérosexuels. Enfin, 26,6% des hommes de même sexe convolent dans une ville de plus de 200.000 habitants, contre 28,16% des femmes lesbiennes et 23,8% des couples hétérosexuels.

Le mariage homosexuel bien accepté

Les derniers sondages réalisés montrent que le mariage pour tous est entré dans les mœurs. L’Ifop, missionné par l’Association des familles homoparentales pour faire plusieurs études, a ainsi conclu en 2016 que 63% des Français voyaient les parents homosexuels ayant des enfants comme « une famille à part entière ». Soit une hausse de deux points en deux ans. Par ailleurs, 62% des sondés étaient contre l’abrogation de la loi Taubira en 2016, un bond de cinq points sur la même période.

L’année suivante, ces questions ne figuraient même plus dans le sondage de l’Ifop. Mais les réponses sur la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes et les femmes homosexuelles célibataires, ou la légalisation de la gestation pour autrui (GPA), sont tout aussi éloquentes. En 2017, 60% des Français étaient favorables à l’élargissement de la PMA aux couples lesbiens. Ils n’étaient que 47% en 2013. La PMA pour les femmes homosexuelles célibataires était approuvée par 49% des sondés, en hausse d’un point sur une année. Quant à la légalisation de la GPA pour les couples de même sexe, 44% des Français s’y disaient favorables, soit 3 points de plus qu’en 2014.

L’homophobie reste préoccupante

Si le mariage pour tous et les familles homoparentales entrent peu à peu dans les mœurs, cela ne freine pas pour autant l’homophobie. Selon le rapport 2017 de SOS Homophobie, 212 agressions physiques à caractère homophobe ont été recensées en 2016 en France, soit une hausse de 20 %. Un « triste et malheureux » constat pour l’association, qui souligne par exemple que « la fin des débats sur le mariage pour tous n’a pas endigué la lesbophobie » et que les attaques « gayphobes » ont « significativement augmenté ».

Sources :
INSEE et EUROPE 1

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